COMPRENDRE LES CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES
DES JUMELLES

  • TYPE DE PRISME ET FORME DES JUMELLES

  • La différence principale entre les jumelles à prismes de Porro et les jumelles à prismes en toit se situe par l'emplacement des prismes et par conséquent par la forme de la paire de jumelles
  • Cette solution technique est constituée de 2 jeux de prismes se faisant face et donne aux jumelles la forme coudée classique (écart entre les deux objectifs différent de celui des oculaires).
    Cette technique, simple et éprouvée, permet de proposer d'excellents produits à des prix très raisonnables.
  • Les jumelles à prismes de Porro
    (de l'italien Ignazio Porro au 19s.)
  • Ce système est d'une fabrication et d'un montage plus délicat mais il a l'avantage d'être plus compact et d'assurer une meilleure transmission de la lumière. Il permet aussi un encombrement plus réduit : les jumelles ainsi réalisées sont formées de deux tubes droits. Cependant, ces produits seront aussi plus coûteux.
  • Les jumelles à prismes en toit

  • GROSSISSEMENT

  • C'est le premier chiffre des dénominations 7x50, 8x40, 10x50, 12x70 ou autres.

    Plus celui-ci est élevé, plus le sujet paraît proche. Ainsi, un modèle qui grossit 10 fois fera en sorte qu'un objet observé à 100 mètres apparaîtra comme s'il se trouvait en fait à 10 mètres.

    Se basant uniquement sur ce facteur, il serait tentant de sélectionner des produits avec des degrés de rapprochement énormes mais on bute assez vite sur le problème de la perception des mouvements parasites du corps et de la respiration qui sont aussi multipliés par le facteur de grossissement. Ils rendent donc rapidement inutilisables les images des appareils traditionnels proposant un grossissement supérieur à 12 (trop de tremblements) à moins de les fixer sur un solide trépied !

    C'est pour cela que pour la plupart des observations, un grossissement de 7 à 10 est utilisé.

    D'une façon générale :
    -> 3 à 8 fois lorsqu’on recherche un grand confort visuel (large champ) et que l'on dispose d'un faible recul : stade, rallye automobile, course cycliste ...

    -> 7 à 10 fois pour tout usage classique et observation de la nature, le grossissement est plus important mais reste "utilisable", la largeur du champ de vision diminue.

    -> + de 10 fois pour la surveillance, l’étude précise du milieu naturel. Mais attention car dans ces cas, l'utilisation systématique d'un pied sera nécessaire pour stabiliser l'image des jumelles traditionnelles.
    Une alternative existe cependant : les jumelles avec stabilisation, plus onéreuses. Dans ce type de produit, un gyroscope interne, mécanique ou électronique, compense en permanence vos mouvements par de petits déplacements exactement opposés et assure de ce fait une parfaite stabilité de l'image.

    De plus, il faut noter aussi l'existence de jumelles disposant d'un grossissement variable.

    Ces produits sont très pratiques et souvent légers. Leur point fort est de pouvoir remplacer plusieurs paires de jumelles à grossissement fixe. Il faut pourtant remarquer qu'à diamètre d'objectif égal, leur performance de luminosité sera plus faible car il y a plus de lentilles que dans un grossissement fixe. Malgré cela, ils constituent des produits très polyvalents et cette faculté de faire varier le grossissement les rend particulièrement adaptés à certains types d'observation : compétition sportive dans un stade, course de kayaks au fil d'une rivière ou encore régate maritime à partir du bord.
    Ne tenant pas plus de place qu'un modèle de voyage, elles peuvent, à l'occasion d'une balade en montagne permettre de débusquer un chamois dans le lointain. Toutefois, un fort grossissement étant alors exigé, l'appui sur le sac à dos ou sur un arbre sera indispensable pour stabiliser l'image.

  • DIAMETRE

  • Le second chiffre représente le diamètre en millimètre des lentilles, appelées objectifs, et par où entre la lumière dans les jumelles : 7x50, 8x40, 10x50, 12x70 ou autres.

    Plus ce diamètre est important, plus les jumelles seront lumineuses mais ... plus elles seront lourdes (poids du verre).

    Ce sera donc aussi un critère à retenir pour le choix car, par exemple, les amateurs de golf rechercheront un poids limité et n'auront besoin que d'une luminosité moyenne pour voir la configuration générale du terrain alors que les ornithologues auront besoin d'un modèle très lumineux afin de distinguer avec netteté et précision le détail de la parure d'un oiseau dans le lointain.

  • CHAMP DE VISION

  • Gravé ou imprimé sur le corps de vos jumelles, ou encore sur la documentation technique, il est exprimé en mètres ou en degrés et indique quelle est la largeur maximum de terrain observable à 1000 mètres (le rapport est constant et 1°=17.4m à 1000 mètres).

    Généralement, plus le grossissement est élevé, plus la largeur de champ est étroite : le pinceau de vision se resserre.
    Quand la largeur de champ est exceptionnellement large pour le grossissement choisi, on parle, comme en photographie, de "Grand Angle" (WA).

    En pratique, plus le champ visuel est grand et plus il sera facile de repérer un objet, mais par contre plus la qualité optique devra être excellente pour garantir une image nette et sans dérive chromatique sur les bords.
    Ici aussi, la destination des jumelles imposera un choix car la parfaite réalisation de jumelles à fort grossissement et large champ est particulièrement onéreuse.
    Mais un randonneur qui ne cherche qu'à observer le milieu naturel dans lequel il se promène n'aura pas forcément les mêmes exigences que des militaires ou des marins.

  • PUPILLE DE SORTIE

  • Son diamètre est défini par le rapport entre le diamètre des objectifs divisé par le grossissement. Il indique la largeur du faisceau lumineux au niveau de la lentille externe de l'oculaire.
    L'idéal voudrait que ce diamètre soit égal à celui de l'iris de l'œil humain (utilisation maximum de la lumière).
    Il faut cependant noter que l'ouverture de cet iris varie:
    - en fonction de l'âge (7 mm au maximum pour un enfant ou un adolescent, 6 mm pour un adulte, 4 mm pour une personne âgée)
    - et des conditions d'observation, ainsi la pupille du même adolescent passera de 7 mm à +- 2 mm si le sujet est en pleine lumière.
    De même une pupille de sortie supérieure à 7 sera donc totalement inutile pour un œil humain.
    Dans cet ordre d'idée, une jumelle 7x50, possède donc une pupille de sortie de 7.14 (50÷7) et une 8x40, une pupille de sortie de 5 (40÷8).

  • INDICE CRÉPUSCULAIRE ET LUMINOSITÉ

  • L'indice crépusculaire est un simple calcul mathématique qui permet de déterminer l'indice de performance d'une optique pour la transmission de la lumière: C'est la racine carré du produit (diamètre de l'objectif x par le grossissement).
    Plus il est élevé et plus l'optique sera capable de fournir une image utilisable en faible lumière et sera dite "lumineuse".
    Ainsi et logiquement, une optique de 10x50 aura un meilleur indice crépusculaire que le modèle 8x30, puisque dans le premier cas le calcul donne 22.4, alors que dans le second cas, le même calcul donne 15.5.
    Néanmoins, il arrive que des utilisateurs ayant pourtant pris la précaution de choisir un produit offrant un indice élevé soient finalement déçus des performances de leur matériel. L'explication est très simple : cet indice n'est que théorique et ne prend pas en compte les différents types de verre utilisés ... quand on sait que selon la qualité du verre utilisé, la quantité de lumière qui ressort de l'autre coté de la jumelle varie entre 80% et 95% ... on comprend mieux l'importance de ce qui va suivre.
    Un verre normal (borosilicate) ne transmet au mieux que 80% de la lumière. Le reste est réfléchi ou absorbé par les nombreuses surfaces optiques traversées.
    Pour améliorer ce résultat, des additifs sont rajoutés au verre lors de sa fusion ou sont ensuite déposés à sa surface par procédés sous vide.
    Le Baryum (Bak4) est la qualité de verre donnant la meilleure réfraction des prismes. Grâce à lui, les déformations périphériques et chromatiques de l'image sont mineures.
    Les traitements des surfaces optiques, au fluorure de magnésium, augmentent la transmission lumineuse, diminuent les irisations parasites et améliorent le contraste et la netteté de l'image.
    Il existe toutefois plusieurs niveaux  
    de traitements   chacun correspondant à un niveau de performance et de prix bien précis.
    Il est ainsi possible d'avoir des jumelles de petit diamètre plus lumineuses que de gros et lourds modèles à priori plus performants ... Ce n'est qu'une question de prix.

  • QUELQUES ASTUCES SUPPLÉMENTAIRES ...

  • Il est bon de savoir que les jumelles dites "purgées à l’azote" ou mieux au "Nitrogène" ne formeront pas de buée intérieure lorsqu’il fait froid.

    Choisir de préférence un modèle avec une molette souple et large diminuera son risque à se figer au froid et sera plus aisée à manipuler avec des gants.

    Retenir de préférence les jumelles qui comportent une correction dioptrique sur un des oculaires. Il faut, et en général c'est l'oculaire droit, qu'il soit ajustable, pour permettre de corriger les différences de vision entre les deux yeux et permettre une vision parfaite.